Cha va guincher
Première édition de In Theatrum Denonium

Forger l'image du métal
De la musique métal au théâtre, pour certains l'idée pourrait paraître incongrue mais pour Nord Forge, organisateur de l'événement, c'est presque une évidence. En effet, passés tous les clichés sur ce genre il faut admettre une évidence : il est porteur d'un style qui utilise la scène, ses costumes ainsi que les effets de sons et lumières s'adaptent à ce genre de lieu. Le métal sait faire vibrer, il utilise une palette d'émotions qui vont du rire aux larmes, jean qui rit et jean qui pleure ont définitivement les cheveux longs et serrent le poing en levant l'index et l'auriculaire. Il y a aussi une notion d'héritage dans le fait de produire la soirée In Theatrum Denonium dans le théâtre de Denain, héritage des Metallurgicales portés par la ville avant d'être repris par Nord Forge, mais aussi l'héritage d'un homme, Patrick Roy qui a tout fait pour que la musique métal obtienne ses lettres de noblesses notamment en la mentionnant et en la défendant à l'assemblée nationale. « Il y a toujours cette envie de poursuivre son travail, pour moi et pour beaucoup c'était un mentor » précise Frédéric Cotton, trésorier de Nord Forge. Même si le lien avec le festival métal de la ville est présent il y a une envie de s'en émanciper : « on n'avait pas envie de faire le festival avec une version au rabais, les groupes qui sont invités lors de cette soirée n'ont pas été présentés dans le cadre des Metallurgicales ». Juste une soirée, celle du 12 mars, mais portée par une affiche de choix. Que ça soit les premières parties Déluge et Regarde les Hommes Tomber aux têtes d'affiches Celeste et Melechesh tout est pensé pour exploiter au mieux la scène du théâtre. D'énormes surprises vous attendent sur scène, de l'utilisation de la lumière par Celeste jusqu'aux influences du proche-orient de Melechesh. « On a voulu un spectacle autant à écouter qu'à regarder », Frédéric insiste sur ce point.
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Pour bien faire et sans précipitation Nord Forge a pris une année sans manifestation afin de s'assurer une organisation carrée et sans faille. Les membres de l'association ont bien réfléchi au défi de monter cette soirée dans le théâtre ou comme le dit Frédéric : « ce qui aurait pu être au départ un inconvénient nous a obligé à en tirer le meilleur ». Même si il manque à l'affiche des groupes locaux il ne sont pas pour autant oubliés : « ils sont dans notre ADN, la scène locale est riche de Rozz à Trepan Dead en passant par Beyond the Hatred, les groupes de chez nous seront des prochaines éditions, c'est une certitude » promet le trésorier en admettant qu'il était compliqué de les inclure dans cette édition, question de cohérence avec les têtes d'affiche.
Et comme souvent à Denain cet événement est pensé pour que le plus grand nombre puisse y participer, le prix d'entrée est de 15€ et un tarif réduit, « englobant le plus de personnes possibles des étudiants aux demandeurs d'emplois » à 10€ est disponible. |
La soirée du 12 mars est là pour redonner ses lettres de noblesse au métal, le nom en latin Denonium inspiré de l'appellation de la ville de Denain à l'époque carolingienne va dans ce sens, sans oublier un jeu de mot qui évoque le mot démon, car c'est aussi un univers qui sait sans provoquer jouer avec des codes qui lui sont propres, et selon les organisateurs il n'était pas question d'y renoncer, sans ça ils perdraient une certaine crédibilité. L'utilisation de la salle ira aussi dans ce sens, des places assises seront disponibles mais les premiers rangs seront aménagés en fosse pour tous ceux qui veulent venir y danser et se défouler. Un savant mélange qui va donner au premier In Theatrum Denonium tout son charme et sa spécificité.